Matin Lunaire : Performance video artistique + Interview réalisateur Clément Oberto - Tendances Com
Matin Lunaire : Performance video artistique + Interview réalisateur Clément Oberto - Tendances Com » By Emilie Bramly » Post » Tendances Com
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On ne passera pas en revue dans cet article les 10 manières de rendre une vidéo virale. Effectivement, une vidéo ne peut pas être « rendue » virale. C’est avant tout un travail de fond, de storytelling et de forme. C’est au mélange de ces conditions qu’une vidéo peut être percutante. Mais encore faut-il avoir le bon réalisateur, le bon directeur artistique, la bonne équipe de production et les bons communicants !

Pour l’heure, j’aimerai vous présenter le travail d’un jeune et prometteur réalisateur CLÉMENT OBERTO. Passionné par son métier, Clément fait naître il y a 2 ans le projet MATIN LUNAIRE et s’entoure d’artistes talentueux.

La musique du film est signée par le célèbre groupe PLAID du label Warp et les robes sont créées par la créatrice de mode COPPÉLLIA PIQUE.

Matin Lunaire from Clement Oberto on Vimeo.

« Matin Lunaire est un instant suspendu, la confusion d’une lune encore présente dans le ciel en plein jour. L’œuvre décrit l’univers mystérieux d’une divinité éphémère perdue entre songe et réalité. Epopée en constante mutation dans laquelle les couleurs, la beauté et la douceur s’assemblent pour rendre ses lettres de noblesse à l’art vidéo. »

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À l’occasion de la sortie de son nouveau film, Clément OBERTO a accepté de répondre à quelques questions. Je vous laisse découvrir le personnage à travers cette interview.

clement obertoComment t’es venu l’idée de créer ton propre film ?
Cela fait bientôt dix ans que je mets en image les idées qui trainent dans la tête. Ce qu’il y a de différent avec ce projet c’est l’ampleur !

En fait, je venais de créer ma boite  (Oversteps Production) et d’acheter une RED, je pense que c’est ça qui a motivé le fait de faire quelque chose de plus gros. J’ai toujours eu envie d’aller voir plus loin, mais comme on dit il faut les moyens de ses ambitions.

MATIN LUNAIRE t’as été inspiré par quoi ? Où trouves-tu ton inspiration de manière générale ?
J’ai beaucoup travaillé autour de la femme. C’est un sujet inépuisable et fascinant. J’ai fait une série dessus qui m’a pris cinq ans (Draught) et pas mal de films de mode. J’avais flashé sur Lauren Isabeau (l’actrice de Matin Lunaire, ndlr) et je voulais la filmer. Comme elle vivait à New-York on parlait sur le net et j’ai eu le temps de m’inspirer d’elle pour développer l’univers du film avant de passer à l’acte.

Généralement je trouve mon inspiration dans la vie de tous les jours. La musique surtout, et puis mon âme d’enfant, les bouquins, les amis et les discussions de fin de soirée…

Peux-tu nous parler du tournage ? Quelle était l’ambiance ? Les personnes qui t’ont entouré ?
C’était flippant (rire). Non sérieusement, quand tu investis autant de temps et d’énergie sur un projet en tant que réalisateur et producteur, t’as pas envie de te planter. C’est un saut dans le vide. On a passé quatre jours en studio avec une équipe merveilleuse ; des proches et des gens que je rencontrais pour la première fois. J’ai senti beaucoup de soutient de la part de l’équipe technique et des assistants. Je prenais mon pied et je pense que cela se sent quand on aime ce qu’on fait. On s’est bien marré et on finissait les journées à l’heure (les gens du métier comprendrons pourquoi je le mentionne).

Après cela ne fait pas parti du tournage mais je tiens aussi à remercier Patrick Siboni qui a fait un travail incroyable en post-production.

As-tu une anecdote à nous partager sur la création du film ?
Un paquet ouais…  L’annonce d’un ouragan à proximité de New-York la veille du départ de Lauren. 1130€ d’électricité en studio, 200 couettes dans l’appart après tournage. Des trucs drôles, d’autre moins… La grosse anecdote c’est que je me suis réveillé un Matin en me disant que j’allais le faire ce film ! et deux ans ! après il est là ! Je suis fier d’être allé au bout, sans un cadre de production et de diffusion prédéfini ce n’est pas toujours évident.

Comment t’es venu l’idée des couettes, des néons ?
Les couettes ça vient de Lauren. Elle postait tout le temps des images d’elle allongée dans son lit. Pour les néons c’est autre chose. Je tiens vachement à cette image tu sais. C’est la métaphore idéale du passage vers un ailleurs. La fin d’une vie, la prise de substance hallucinogène, le décollage pour le pays des rêves, peu importe. Ce qui est sur, c’est que c’est un trajet vers un autre monde. Tu vois toutes les couleurs de l’arc en ciel avant d’arriver au bout… Il y a un poil du trip de Kubrick dans 2001 aussi.

Coppélia Piques a collaboré sur MATIN LUNAIRE. Comment as-tu rencontré cette créatrice ? Comment c’est déroulé votre collaboration artistique ? Vos univers ont-ils corrélés rapidement ?
J’ai rencontré Axelle (Coppélia Pique, ndlr) via le photographe Andy Julia. Elle voulait faire une vidéo pour sa marque et ils ont pensé à moi. C’était il y a cinq ou six ans déjà. Depuis on a pas mal bossé ensemble, on s’entend bien. C’était normal de penser à elle pour les créations de Matin Lunaire, elle a du talent.

Peu de personne ose contacter des groupes importants comme celui de PLAID pour un projet personnel. Comment c’est déroulé votre collaboration ? As-tu tout de suite été séduit par le titre MATIN LUNAIRE ?
Pour tout te dire j’avais envoyé le dossier de prod à quatre ou cinq groupes avant de les contacter. Comme tout le monde répondait positivement je me suis dit que je pouvais aller taper encore plus haut… Plaid pour moi c’est un groupe légendaire, puis Warp merde, pour un amateur de musique électronique c’est un peu l’eldorado. Au final je leurs ai envoyé un mail et j’ai eu une réponse dans la demie-heure. Une semaine plus tard ils étaient sur le projet (et moi dans les nuages).
On a beaucoup bossé à distance. J’ai envoyé un storyboard animé et ils ont composé une première base dessus. Je me suis servi de cette base pour monter les rushes une fois le tournage terminé. On a peaufiné le tout pendant les mois de post-production. À la fin du processus on est  allé à Londres pour finir la musique avec eux. Ils se sont vraiment investis et je trouve le résultat incroyable, en plus il y a une piste qui porte le nom de mon film sur leur dixième album studio, je ne pouvais rêver mieux.

Pourquoi sortir un film comme MATIN LUNAIRE ? Quel est l’objectif ? Quel est le message que tu souhaites faire passer dans ce film
L’objectif est avant tout de se faire plaisir et de développer mes compétences. J’espère que le résultat pourra m’ouvrir de nouvelles perspectives notamment vers la publicité et le clip vidéo d’envergure. Le message que je souhaite faire passer c’est : « faites-moi bosser vous verrez, j’assure !! » (rire).

Le film est une balade nostalgique, un diaporama accéléré d’une vie éphémère. C’est beau, triste et court.

Se lancer seul a dû être une folle aventure. Il faut savoir s’entourer, faire confiance et trouver les ressources nécessaires à la réussite du projet. Que retiens-tu de cette expérience ?
Pas mal de leçons. Être son propre producteur c’est hyper long. J’en sors avec l’envie de faire des films plus vite ; qu’on m’appelle pour bosser sur des projets déjà ficelés, au moins pendant un temps.

Seras-tu au Festival de Cannes pour le lancement de MATIN LUNAIRE ?
Bien sur, quelle question (rire) ?! On se verra là-bas.

Merci
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